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Dynamique paysanne et démocratie agraire en pays d`oasis

Les oasis sahariennes constituent toujours un bon terrain d`observation, car les faits y sont généralement plus typés, plus visibles qu`ailleurs. Les sociétés qui y habitent, restées proches de leurs racines, n`excluent pourtant pas les phénomènes de dynamisme interne. Depuis quelques décennies, le monde agraire saharien, du Sud marocain au Sud tunisien, est mu par des transformations souvent étonnantes : régénération des vieilles palmeraies, extensions périphériques, création d`exploitations de toute pièce, mutations techniques, intégration à l`économie de marché, productions pour l`exportation, renouvellement de l`habitat. On peut estimer qu`en 3 décennies, dans cet espace, les superficies en palmeraies ont approximativement doublé. C`est-à-dire que les Sahariens ont réalisé au cours des 30 dernières années autant que ce qu`ils avaient réalisé jusque là. Or, dans le cas de ces sociétés de petites paysanneries, nombreuses, démunies de moyens, à l`étroit sur leurs parcellaires, la question fondamentale a toujours été celle de l`accès à la terre (ou, ce qui revient au même, celle de l`accès à l`eau). La phase d`expansion antérieure qu`a connue l`agriculture saharienne, celle de l`apogée coloniale, s`était traduite par une concentration foncière et un accroissement indéniable des disparités agraires (J.J. Pérennès, 1979). La phase actuelle, s`ouvrant dans un contexte de libéralisation économique et d`intégration large du Sahara à l`économie de marché, pourrait logiquement se traduire également par une montée des inégalités agraires. Or, par delà la grande variété locale de situations, la tendance générale apparaît être autre. Le dynamisme agricole actuel parait s`accompagner d`une redistribution relativement large des cartes agraires à une vaste portion de la population. Le fait est suffisamment rare dans le monde agraire pour que l`on s`y arrête un peu afin de le décrypter. C`est ce que nous voudrions faire, en pensant à l`ensemble des oasis maghrébines, et en prenant nos exemples plus spécialement dans le Bas-Sahara algéro-tunisien (cf fig. n° 1).L`analyse révèle là trois modalités, trois processus différents, mettant en cause trois acteurs différents.


Auteur(s)

Cote M.

 
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